Société / Sécurité routière
La répression seule ne suffira pas !
10 millions de Dirhams/an pour la communication
«Cette situation est grave. Très grave, et nous l’a refusons », c’est avec ce panache digne d’un boxeur professionnel que Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et des Transports a inauguré, Mercredi dernier la journée d’ouverture aux médias initiée par son ministère afin de présenter son plan de communication concernant la sécurité routière. Le ministre, qui est arrivé avec près d’une heure de retard sans même prendre la peine de s’excuser, renchéri en annonçant avec tact que « nous ne voulons pas d’un Maroc avec tous ces accidents de la route ». En effet, 10 personnes meurent chaque jour sur nos routes. 10% de ces morts ont entre 15 et 40 ans, ce qui affaibli considérablement les forces vives de notre nation. La perte pour l’économie nationale due aux accidents de la route est énorme : le coût de deux années d’accidents de la route au Royaume est équivalent à la valeur d’un port comme Tanger Méditerranée. Le Ministre a, d’autre part, insisté sur les responsabilités de chacun des acteurs concernés par ce phénomène dévastateur. La nécessité d’endiguer cette plaie est inscrite dans la nouvelle stratégie de 10 ans du gouvernement que M.Ghellab refuse de qualifiée de campagne.
Ce plan pensé sur une décade est réparti selon le ministre en trois principaux axes : la coordination entre les différents acteurs concernés par la sécurité routière, la mise en place des programmes précis de travail, et l’inscription de la démarche dans une durée contrairement à ce qui se faisait auparavant. Le coût de communication de l’opération est de 70 Millions de Dirhams. Conscient de l’importance que revêt la communication pour la mise en œuvre de la stratégie du gouvernement dans le domaine de la sécurité sociale, le Comité National de Prévention des accidents de la Circulation a élaboré un plan de communication globale multidimensionnel s’articulant autour des axes stratégiques suivants que nous explique son représentant M. Chraibi : « a) Sensibiliser les usagers de la route à travers deux types d’actions : ciblées visant des catégories bien définies et thématiques traitant les facteurs récurrents et aggravants des accidents de la circulation ;
b) Eduquer les jeunes usagers de la route, notamment les enfants dans les milieux scolaire et parascolaire, et veiller à la généralisation des espaces d’éducation routière à toutes les régions du Royaume ;
c) Vulgariser les nouveaux textes de loi et réglementation en lien avec la sécurité routière ;
d) valoriser les efforts fournis par les différents intervenants et impliquer davantage d’autres acteurs de la société civile dans la lutte contre l’insécurité routière ;
e) Développer l’expertise dans le domaine de la sécurité routière à travers des études scientifiques ciblées et le conseil technique au profit des acteurs concernées au niveau national et régional ».
Le ministre de l’équipement et du Transport est revenu sur le bilan de son ministère de ces dernières années. Il a notamment énuméré quelques points positifs et d’autres points négatifs dans son analyse. « Le nombre de morts sur les routes du Royaume en 2007 (3338 morts) a commencé à baisser par rapport au taux enregistré en 2003, soit 3379 morts » note t-il.
Il ajoute, non avec beaucoup de satisfaction « nous avons pu garder le taux constant pendant quelques années, et nous avons fait mieux en amorçant une baisse en 2007 ». « Les commissions de coordinations qui permettent la continuité comme le cas de la campagne du port de la ceinture de sécurité, le contrôle technique sont des mesures qui ont donné toutes satisfactions » selon le ministre. Dans le tableau négatif, »nous considérons le code de la route actuel comme dépassé, et ne répond pas aux exigences de l’heure comme la nécessité de plus de transparence dans les rapports des usagers et les forces de l’ordre, rendre l’alcool test faisable, et limiter le nombre d’heure de travail des transporteurs », souligne M. Ghellab.
La répression seule ne suffira pas. M. Chraibi, représentant du Comité National de la prévention des accidents de la route, pense qu’il faut « informer l’usager avant de le sanctionner ». Il ajoute que « la sensibilisation seule ne suffira pas non plus ; d’où la nécessité de coordination des différents acteurs concernés par la sécurité routière. Des campagnes futures de sensibilisations seront assurées par ses services dans cette « guerre » nationale contre les chauffards.
Hors Texte :
Accidents de circulation :
Aggravation des paramètres en 2007 et durant les cinq premiers mois de 2008
L’année 2007 a enregistré 58.924 accidents de la circulation qui ont causé la mort de 3.838 victimes, en augmentation de 2,24% par rapport à 2006, et la blessure de 89.264 personnes, dont 12.406 blessés graves.
La tendance à la hausse s’est confirmée durant les cinq premiers mois de l’année 2008. Le nombre d’accidents a augmenté de 13,69% et celui des tués de près de 14% par rapport à la même période de l’année dernière. Le nombre de blessés graves a enregistré également une hausse de 10.38%.
Globalement, on peut considérer que la stratégie de lutte contre l’insécurité routière est en mesure de donner des résultats, puisque l’objectif de stabilisation des nombres des tués est atteint. En effet, ce nombre en 2007, malgré l’augmentation enregistrée, reste inférieur à celui de 2003, année de référence pour la stratégie.
mardi 29 juillet 2008
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