lundi 8 décembre 2008

mercredi 20 juin 2007

L’Alphabet hiéroglyphique de l'ethnocide


Quand les pouvoirs nord-africains se mêlent de Tamazight, c’est pour mieux la détruire. La création même de ce HCA (Haut Comité à l’Amazighité) en Algérie en 1995 et de l'IRCAM (Institut Royal de Culture Amazigh) au Maroc en 2001 procède de cette politique machiavélique visant à reporter l’officialisation de la langue de Massinissa aux calendes grecques.

Ainsi, on comprend mieux la défection d'éminents chercheurs dans le domaine amazigh comme le professeur Chaker, à ce colloque qui vient ainsi d’accoucher d’une souris : la recommandation du graphisme Tifinagh comme alphabet amazigh ! Donc, après la monarchie marocaine absolue, c’est au tour du pouvoir assassin véhiculé par son gouvernement virtuel épaulé par les "Imazighens Khobzistes de service" de proposer le Tifinagh qui a, certes, sa place au musée, mais sûrement pas à utiliser pour faire fructifier la recherche en Thamazight.
Une telle recommandation équivaut en réalité à un décret puisque le pays vit encore sous l’état de siège. Le HCA et l'IRCAM, pendant qu’on y est, pourraient même décréter, s’il le désire, l’alphabet hiéroglyphique. Ce ne sont que des instruments des pouvoirs haineux et viscéralement anti-amazigh. Autrement, qu’attendent t-ils pour exiger l’ouverture des chaînes de TV en Tamazight, pourtant promises depuis des années ? C’est pour dire que ce genre de recommandation est caduc. Ce qui est rassurant dans cette histoire c’est qu’aussi bien le HCA, l'IRCAM que leurs patrons (les pouvoirs despotiques algérien et marocain) n’ont aucune crédibilité, ni légitimité auprès des Imazighen, notamment ceux de Kabylie. Pour ces derniers, ce choix a été fait au siècle dernier en adoptant l'alphabet universel car toutes les études montrent qu'il est l'alphabet le plus adapté et le plus à même de permettre l'épanouissement de notre et culture multimilenaires. Il faudrait donc qu’il fasse froid en enfer avant qu’ils suivent cette "recommandation" menant tout droit à l’ethnocide.

Un conseil supérieur et une académie pour tamazight



On efface tout et en recommence. Douze ans après la création du Haut-commissariat à l’amazighité, l’Etat va créer deux nouvelles entités pour lui succéder : un conseil supérieur à la " langue nationale tamazighr " et une académie remplaceront le HCA.
Si la décision n’est pas encore signée, le décret présidentiel portant création des deux institutions est prêt au niveau de la présidence de la République. Il sera étudié au cours d’un Conseil des ministres.
Sur le plan pratique, le projet de décret porte essentiellement sur la création d’un conseil composé d’une vingtaine de personnes et baptisé " Conseil supérieur de la langue nationale tamazight ". Il comptera 13 membres représentants autant de ministères, dont ceux de la Culture, les Affaires religieuses, de l’Environnement et de l’Education. 7 à 10 personnes seront choisies par le président de la République parmi " les compétences nationales " sans aucune autre précision. Le Conseil comptera, également, quatre enseignants universitaires et deux chercheurs choisis par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
La création de cette institution, un engagement pris par Ahmed Ouyahia lors de ses séances de dialogue avec les représentants du mouvement citoyen, remplacera, en réalité le Haut-commissariat à l’amazighité, une institution consultative, rattachée directement à la présidence de la République, qui n’a jamais exercé, en réalité, ses attributions. Pourquoi dissoudre une institution, malgré ses faiblesses, trop nombreuses d’ailleurs, pour la remplacer par une autre presque de même nature ? Seuls les concepteurs du projet ont la réponse, mais une réalité est là : plusieurs engagements concrets n’ont jamais été tenus. A commencer par ce projet de chaîne de télévision qui tourne depuis plus de trois ans sans jamais voir le jour. Un directeur, Said Lamrani en l’occurrence, a même été nommé et des films doublés mais qui sont restés dans les tiroirs.
Il faut également signaler que le haut-conseil qui va être créé, à l’image d’ailleurs de celui qui existe pour la langue arabe, aura, d’après le projet de décret présidentiel, le même organigramme que le Haut-commissariat à l’amazighité. Il aura, en plus du président, des directeurs, des directeurs d’étude et des sous-directeurs.
Par ailleurs, le même projet de décret prévoit la création d’une institution à caractère, apparemment, purement scientifique. Il s’agit d’une académie de langue amazighe. Elle (l’académie) sera composée essentiellement de chercheurs en tamazight.
Mais il semblerait que, jusqu’à présent, les démarches entreprises auprès de certains chercheurs, notamment établis à l’étranger, n’ont pas abouti, c’est derniers ayant peur de ne pas voir le projet se concrétiser. Il suffit de voir, d’ailleurs, le sort réservé à l’Institut pédagogique pour l’enseignement de tamazight, un institut mort-né présidé par l’éminent Abderrezak Dourari, pour se rendre compte que lorsque la volonté politique n’est pas au rendez-vous, les résultats ne sont pas toujours garantis.

mardi 19 juin 2007

L’épopée nord-américaine de "Mister" TAKFARINAS


Il ébahit à San Francisco et fait un tabac à Montréal.
La virée du chanteur kabyle Takfarinas dans le pays de l’oncle SAM, a débuté au centre des arts de San Francisco le 18 mai. Devant un public cosmopolite réunissant à la fois Américains, Kabyles et autres régions d’Algérie et de l’Afrique du nord, l’enfant de Tixeraïne a déployé tout son art sur scène. Le roi de la musique YAL, en l’espace d’un concert a tracé un sillon de bonheur dans le ciel américain pour des centaines de nostalgiques. Tous ceux, atteints du mal du pays ont trouvé leur guérisseur.
Animé par la charmante Nadia, qui a permis de faire un pont entre la langue anglaise d’une partie du public et le Kabyle de l’artiste. Comme les événements d’une telle intensité pour les expatriés se comptent sur les doigts d’une main, le spectacle est vécu comme une cure de jouvence. La piste de danse n’a pas désemplie tout au long du concert. Goutte par goutte, seconde par seconde, l’heure et demi de fête, est savourée telle des perles de miel extraites des ruches jonchant les prairies fleuries du Djurdjura.
Le spectacle devrait durer une heure et quart, avec deux rappels bruyamment réclamés par le public, les organisateurs ont rallongé le plaisir d’une bonne vingtaine de minutes. Malgré la rigueur américaine pour le respect des horaires, c’est avec un esprit festif que la directrice exécutive du festival Mme Denise Bradley (équivalent en France du commissaire), a accepté. Happés par le rythme, les organisateurs comme dans un spectacle des Derviches Tourneurs, ont laissé libre cour à l’expression gestuelle de leur joie. M. Andrew Wood directeur du festival Rhodessa Jones directrice de la programmation et tout le staff technique se sont retrouvés sur scène pendant les vingt dernières minutes à se déhancher.
Les Algériens établis aux Etats-Unis qui sont, pour la majeure partie des Kabyles, ont fait des milliers de kilomètres pour assister à l’événement. New York, Boston, Washington… toutes les villes américaines sont représentées. Moh Allileche, le troubadour de la chanson kabyle sur la baie Californienne, était de la partie. À ses côtés Moh Aazzi et Madjid Ramdane et tous les anonymes.
Parmi l’assistance des personnalités de marque se sont mêlées à la foule. Le corps diplomatique français accrédité aux Etats-Unis, s’est distingué par une présence remarquée. Autour du consul général de France à San Francisco M. Frédéric Desagneaux et de Mme Karen Rispal conseillère culturelle de l’ambassade, étaient présents, l’attaché culturel du consulat M. Christophe Musitelli et de toute son équipe. L’hospitalité des diplomates français a retrouvé ses lettres de noblesse dans les salons de la résidence privée du consul général. Un dîner où tout le gratin de la scène artistique de la côte ouest américaine est convié. Dans son discours de bienvenue Monsieur le consul général a loué les mérites et les qualités artistiques de M. Takfarinas, qu’il a présenté comme son invité d’honneur. Il a rappelé l’origine algérienne de son hôte, que son pays la France a adopté.
Le lendemain du concert, Kevin Cloud, un Américain, a organisé un barbecue dans son jardin à Oakland. Dans le cadre de ce voyage il est à rappeler que 2 visites pédagogiques avec des écoliers Américains ont eu lieu. La première s’est effectuée dans la résidence à l’école Bessie Carmichael- ExCEL / Embarcadero le 16 mai. La deuxième a eu lieu dans une école d’art, School of the Arts de San Francisco.
La chose qui a le plus marqué Takfa, c’est quand un écolier Américain a dis que : la langue la plus parlée au monde n’est pas l’anglais, mais la musique. Là, l’artiste répond « Vive Tamazgha, Vive la musique ».

Le danger islamiste en Kabylie


Voici ci-dessous une contribution du village Selloum, entre Taqervuzt et Rafur. Elle montre à quel point, si on laisse faire, la bétise humaine et islamiste peut défigurer nos villages et porter atteinte à la Kabylie.
La rédaction de Kabyle.com
Le comité du village a décidé d’établir un nouveau règlement qui sera voté et appliqué dans les jours qui viennent, sous peine d’amendes et autres sanctions. Les principaux points de ce fameux règlement, concernent :
• Une légèreté dans la conduite des femmes et des jeunes étudiantes du village, qui auraient un comportement exagéré dans leurs tenues vestimentaires, dans leur conduite avec leurs camarades de classe et dans leur éducation. • Sur la tenue vestimentaire d’été, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. • Sur la consommation d’alcool.
Les mesures à prendre, d’après ce comité, sont les suivantes :
• Instaurer un nouveau règlement pour les femmes, en limitant leurs déplacements individuels, et en imposant une tenue conforme aux textes du Coran. • Imposer une nouvelle tenue vestimentaire, interdisant pour les hommes de se mettre notamment, en bermudas et pour les femmes les tenues décolletées. • Interdire une libre consommation d’alcool. • Limiter le temps pour les fêtes d’été jusqu’à minuit.
Voici essentiellement, les décisions qui ont étaient prises par le comité du village, cette semaine, et qui seront adoptées dans les jours qui viennent.
Mais qui sont donc ces nouveaux sages qui veulent nous corriger ?
Vous rappelez vous, les vieux comités de sage désignés par le village, constitués essentiellement d’hommes dépassant la cinquantaine voire la soixantaine. Ces hommes ont su combler le vide juridique que l’Etat ne pouvait pas remplir. Oui ! Ils ont pu s’occuper de tous types de conflits d’individus d’une même ou de différentes familles. Ces hommes là avaient une expérience de vie sincère, puisée dans un patrimoine profond avec de traditions riches.
Qu’est ce qu’on les regrette ces hommes là !!!
A présent ce soit disant comité du village, constitué essentiellement de chômeurs, puise ses soit disant règlements dans des exemples de sociétés islamistes, intégristes et arabo-baatistes tels l’Iran et l’Afghanistan.
Aujourd’hui la question qui se pose est : voulons nous transformer notre village en Iran ?
Car si l’on vote ce règlement, on votera bien prochainement une loi qui coupe les mains des gamins qui volent une figue au passage d’un champ, et pourquoi pas une autre loi sur la lapidation de nos femmes nos filles et nos mères pour avoir discuté avec camarade, collègue ou voisin.
Ces gens là qui viennent nous faire des leçons de civisme et de cohabitation, sont entrain de nous intimider, nous habitants du village, en nous tenant par l’oreille comme des gamins qui auraient fait des bêtises, pour nous faire la leçon sur la manière d’éduquer nos enfants et de superviser nos femmes et sur la manière de nous habiller et même celle de faire la fête.
Nous condamnons ces manipulations mafieuses et les considérons comme atteinte aux libertés individuelles.
Nous avons une seule réponse à cette provocation. La Kabylie, ce pays où le respect d’autrui est une institution, la liberté une valeur, la fraternité une devise, n’a aucune leçon à recevoir de tel ou de tel peuple.
Nous sommes, souvenez vous, des berbères. Des hommes et des femmes libres qui avons pour unique combat celui de la liberté et de la reconnaissance de la langue et la culture berbère. Souvenez vous aussi, comme on a souffert pendant les années noires, des frères Azouz et des frères Yahyaoui décédés tout les quatre sous les feux des islamistes intégristes. D’une décennie où l’on confondait mariages et enterrements. Où on limitait toutes nos libertés de mouvements et d’expressions. Ouvrons les yeux sur des pratiques qui peuvent s’avérer plus dangereuses qu’on ne le pense.
Nous avons cru que ces années étaient derrières nous, et qu’à présent nous avions d’autres préoccupations. Pensons-nous à assurer la sécurité de nos enfants, et leurs fournir un minimum de confort ? Pensons-nous à assurer un transport commun pour les collégiens et lycéens qui parcourent une distance invraisemblable par tous les temps, matin et soir ? Pensons-nous à créer des lieux de détente et de loisirs pour ces jeunes là qui ne demandent qu’à s’ouvrir sur un monde qu’ils ignorent totalement ; une salle de sport, une bibliothèque, une association culturelle ?
Voilà ce que seraient les solutions pour occuper les adolescents et absorber leur énergie ! Au lieu de les frustrer d’avantage en leur infligeant des mesures étranges et complètement dépassées.
Ne nous laissons pas manipuler par des idées qui ne nous ont jamais appartenues. Battons-nous pour une société de liberté et de démocratie et non pour une société d’interdits et d’autorité.

vendredi 8 juin 2007

Algérie - Culte : L’Etat algérien fixe les règles du jeu


Pratique du culte non musulman en Algérie

Les pouvoirs publics ont décidé de mettre le holà dans la pratique des cultes non musulmans en Algérie. En effet, plus d’une année après l’adoption de l’ordonnance n°06-02 bis du 28 février 2006, fixant les conditions d’exercice des cultes autres que musulman, un décret exécutif vient d’arrêter définitivement les nouvelles règles pour ce genre d’activités religieuses.

Le texte en question, qui porte sur les conditions et modalités du déroulement des manifestations religieuses des cultes autres que musulman, a été publié dans le Journal officiel. Ses dispositions s’inspirent largement de celles édictées par l’ordonnance de février 2006, sommant les étrangers résidant en Algérie de se constituer en association pour pouvoir exercer librement leur culte. Ainsi, dans son article 2, le décret définit d’abord la notion de manifestation religieuse qui est « un rassemblement momentané de personnes, organisé dans les édifices accessibles au public par des associations à caractère religieux ». Il va de soi que ce décret exclut formellement toute autre activité cultuelle qui n’obéirait pas à ces exigences. Le législateur met un autre tour de vis à la pratique religieuse occulte, en subordonnant la manifestation à un feu vert préalable du wali (le préfet) comme précisé dans l’article 3.

Les organisateurs de l’activité religieuse doivent en effet formuler une demande « au moins cinq jours » avant son déroulement. Et comme pour identifier les auteurs, les pouvoirs publics exigent désormais que ladite déclaration soit signée par trois personnes jouissant de leurs droits civils et qu’elle comporte tous les renseignements liés à la manifestation. « Il s’agit notamment des noms, prénoms et domicile des organisateurs, de l’objet de la manifestation, de la dénomination et le siège de l’association, du lieu, du jour, de l’heure et de la durée du déroulement de la manifestation. » Les organisateurs devront également indiquer le nombre envisagé de participants et les moyens prévus pour assurer son bon déroulement « depuis son début jusqu’à la dispersion des participants ». Une fois cette déclaration faite par un représentant « dûment mandaté », l’administration délivre un récépissé indiquant les coordonnées des organisateurs et les numéros des pièces d’identité des personnes ayant fait la déclaration. Le décret exécutif autorise le wali à demander aux organisateurs « 48 heures après le dépôt de la déclaration » de changer le lieu de la manifestation en proposant un lieu présentant les garanties nécessaires à son bon déroulement en matière d’hygiène, de salubrité et de tranquillité publique. L’article 6 de ce décret donne également la latitude au wali d’interdire tout simplement « toute manifestation qui constitue un danger pour la sauvegarde de l’ordre public et en informer les organisateurs ». Cela étant dit, bien que le législateur ne fait aucune allusion à un quelconque culte étranger, il est loisible de deviner qu’il s’agit d’un texte ciblant principalement le prosélytisme des évangélistes. En effet, depuis quelques années, la campagne d’évangélisation défraye la chronique nationale au point de susciter une grosse polémique sur son ampleur et sa propagation géographique.

La Kabylie est ainsi citée — à tort ou à raison — comme le fief de prédilection de ces prosélytes en herbe. Sous couverts de tourisme, d’activités humanitaires et autres partenariats associatifs, des missionnaires — sans soutanes — s’adonnent à une évangélisation, y compris dans certains villages. Des écoles et autres locaux désaffectés font office de chapelles et de petites églises où sont célébrées les messes. Mais le phénomène est loin d’être circonscrit à la Kabylie. La pratique du prosélytisme évangéliste au sud du pays passe pour un fait de société presque normal d’après certaines sources. Ce sont justement ce genre de manifestations à l’ombre de la loi que les autorités entendent bannir à travers ce décret afin de pouvoir éviter d’éventuels dérapages dans la pratique religieuse. Il y a lieu de préciser que la communauté catholique est la minorité religieuse la plus représentée en Algérie. Elle est estimée à quelque 11 000 fidèles, selon les statistiques du ministère des Affaires religieuses.


one man show amazigh


Aslal, ne vous dit certainement rien ! C’est un humoriste originaire de la région d’Agadir qui dit avoir réinventé de fond en comble "l’art comique amazigh, tabaqchicht". "Exit les thèmes traditionnels ! Le comique amazighe doit vivre avec son temps."

Si ses spectacles tournent autour du chômage des jeunes, de la crise économique, de la politique, et surtout de l’identité, aslal n’hésite pas une seconde pour mettre en avant son amazighité.

Dans un de ses sketchs il revient sur l’histoire de ce père de famille qui voulait donner le prénom berbère « anaruz » ( espoir), à son fils , avec un préposé de l’état civil marocain plutôt désopilant. Pour celui-ci anaruz c`est « ana rruz » ( je suis le riz)...

Grâce à son talent et un phrasé incisif , il décortique la société. Souvent sans aucune langue de bois et sans aucune autocensure. Son sketch sur le député parlementaire est un modèle du genre. La politique et surtout les politiciens sont brocardés sans aucune retenue. Ses mots sont comme des flèches qui ne ratent jamais leur cible.

Ses one man show sont des succès surtout auprès de la jeunesse scolarisée et des intellectuels amazighes. Alors procurez vous sa cassette et vous serez agréablement surpris par cet humoriste talentueux.

jeudi 7 juin 2007

Une nouvelle tragédie menace les Touaregs du Niger



Les Touaregs du Niger sont une nouvelle fois confrontés à une situation qui suscite une extrême inquiétude.
Pasteurs, nomades, occupant les immensités désertiques du nord du pays, ils ont vécu longtemps libres mais en marge des préoccupations des pouvoirs qui se sont succédés à la tête de l’Etat nigérien. Après l’indépendance du pays en 1960, les Touaregs ont été écartés des principaux centres de décision de l’Etat, tant au niveau national que local et sur le plan socioéconomique et culturel ils ont subi et continuent de subir l’exclusion et les discriminations multiformes qui font d’eux des citoyens de seconde zone. De ce fait, leurs besoins fondamentaux tels que l’éducation, la santé et l’accès à l’essentiel des droits sociaux de base leur font cruellement défaut. L’analphabétisme et le faible niveau d’instruction et de qualification sont ensuite utilisés comme motifs pour refuser l’emploi des Touaregs dans les entreprises et la fonction publique. En même temps, les ressources naturelles qui se trouvent sur leurs territoires comme les gisements d’uranium et de charbon (qui représentant plus de 60% des exportations du Niger), sont exploitées par des firmes étrangères, notamment la société française AREVA, sans aucune retombée économique pour les populations locales, exceptée la pollution radioactive.
Lorsque dans les années 1990 les Touaregs ont protesté contre leur état de marginalisation et la spoliation de leurs richesses, le gouvernement a réagi par la violence, faisant massacrer par l’armée, des milliers de civils, en toute impunité. Depuis, des accords de paix ont été signés en 1995 entre le gouvernement et les représentants touaregs, prévoyant un plan de rattrapage économique et social pour les régions touarègues, la décentralisation du pouvoir et l’intégration des combattants dans les services de sécurité et l’administration, comme conditions du retour à la paix et à l’unité nationale. Malheureusement, les textes n’ont trouvé aucun terrain d’application, excepté le volet sécuritaire dont finalement le seul but était de désarmer les combattants touaregs. Du coup, une nouvelle rébellion éclate en 2004 et se termine elle aussi par des accords mais qui ne sont que très partiellement suivis d’effets. Ainsi au Niger, l’histoire se répète presque à l’identique, les mêmes causes produisant les mêmes conséquences. En attendant, les aléas climatiques, les discriminations, les abus de pouvoir, la corruption, le chômage et la paupérisation ont fini par plonger les populations dans le désarroi.
C’est dans ce contexte alarmant que de jeunes cadres touaregs ont créé en février 2007, une nouvelle organisation dénommée le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), cadre et instrument de défense des droits et des intérêts des populations touarègues et des opprimés du Niger.
Dans un rapport rendu public dans lequel il fait le bilan de la grave situation que vivent le peuple Touareg et les autres communautés nigériennes, le MNJ présente à l’Etat nigérien un cahier de revendications politiques, économiques, sociales et culturelles susceptibles de permettre aux populations locales d’accéder à leurs droits fondamentaux, de vivre décemment et dignement et de restaurer durablement la paix dans cette zone.
Le Congrès Mondial Amazigh (CMA), ONG de défense des droits de la nation amazighe, se tient naturellement et de manière indéfectible aux côtés du peuple Touareg et soutient l’ensemble de ses légitimes revendications. Par ailleurs, le CMA met en garde le gouvernement nigérien contre le recours à l’option militaire aux conséquences absolument désastreuses et contre toute politique de diabolisation ou de mépris envers les membres du MNJ et l’appelle à reconnaître ce mouvement et à ouvrir sans délai un dialogue constructif avec ses responsables. Le CMA est disposé à contribuer à toute solution politique à ce conflit qui passe nécessairement par la satisfaction de la plate-forme de revendications du MNJ.
Le gouvernement nigérien est responsable de l’impartialité de l’Etat et du nécessaire respect des spécificités et des droits individuels et collectifs de chacun des peuples du Niger. Toute autre attitude des autorités ne ferait qu’hypothéquer davantage les chances de stabilité et de cohésion nationales.
Le CMA interpelle également la communauté internationale, particulièrement l’ONU et l’UE, afin qu’elle exige du gouvernement nigérien le strict respect du droit international et de tous ses engagements concernant notamment le respect des principes démocratiques et des droits humains
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