lundi 25 août 2008

Passer au stade de la citoyenneté

Société /développement humain

Forum de la Citoyenneté
Passer au stade de la citoyenneté

Favoriser les données nationales

Le Forum de la citoyenneté, coïncidant chaque année avec la journée mondiale de la population et placé cette année sous le thème de la « santé maternelle », est organisé par l’agence de développement social le 10-11 juillet 2008 à l’hôtel Rivoli. Abdel Ali Moustour, président de l’agence de développement social se félicite de la présence du représentant du Haut Commissariat au plan (Abdélatif Ferrakh) qui « va nous donner l’état des lieux des politiques sociales dans notre pays ».Tout en souhaitant bonne année à tous les habitants de la planète pour cet anniversaire qui tombe le 11 juillet de chaque année, M. Moustour déplore la crise économique mondiale actuelle « malheureusement, les gens sont vulnérables à toutes ces turbulences de l’économie mondiale ». Au Maroc, ajoute le conférencier « malgré les avancées enregistrées, la crise a porté atteinte à la dignité humaine des Marocains et les relations interpersonnels au sein de la population se sont dégradées ».

Le représentant du Haut Commissariat au Plan aborde les politiques sociales du Maroc sous trois angles : celui de la démographie, de l’emploi, et des conditions de vie des populations marocaines.M. Ferrakh estime dans son exposé que « la famille marocaine s’est nucléarisé depuis la crise pétrolière, ce qui fragilise l’état de solidarité qui existait entre les membres des familles nombreuses d’avant ». La baisse de la fécondité de la femme marocaine a aussi été traitée par le cadre national qui a essayé de porter des réponses à ce phénomène qui selon lui « va avoir des répercussions sur les équilibres sociaux à venir ».Le phénomène des migrations va changer la donne démographique selon M. Ferrakh qui comme tout le monde a constaté « l’arrivé d’une population subsaharienne qui va forcément s’installer dans le royaume vu la fermeture de l’Europe et la continuation de l’immigration des Marocains vers le vieux continent ». M. Ferrakh s’est féliciter du passage du seuil du chômage au dessous des 10%, 9.6% exactement. Néaumoins « ce chiffre représente une vision globale du marché de travail national ; des efforts importants restent à faire pour améliorer le score de l’emploi des diplomés qui frôle les 30% ». Les conditions de vie des Marocains ont certainement progressé ces dernières décennies, mais des disparités restent criantes entre les milieux urbain et rural.
Ce qui ressort des chiffres donnés par le représentant du HCP est le taux dérisoire du budget de l’Etat concernant l’enseignement. En effet, l’Etat ne réserve que 6% du PIB (Produit Intérieur Brut) pour l’enseignement. Cet état de fait est alarment vu le taux d’analphabétisation dans notre pays qui avoisine les 42%, « un taux supérieur à nos voisins » ajoute M.Ferrakh.

Dr Ahmed Al Araki estime que le thème du forum « est un sujet civilisationnel ». Il a placé son intervention sous deux grands axes que sont les données qui rendent ce thème un sujet de l’heure, et la problématique posée et les solutions apportées aux défis.En effet, M.Al araki pense « qu’il n’y a pas de vérité absolue dans les chiffes. La logique des chiffres nationaux diffère de celle des institutions internationales comme la banque mondiale ».Il considère aussi que les responsabilités des acteurs sociaux sont très difficiles vu l’hégémonie des mécanismes de marchés. Le conférencier estime que le rôle de l’acteur social est de « créer l’action, non pas de regarder les autres acteurs en œuvre ». La crise mondiale actuelle « n’est pas tombé du ciel » selon le docteur ; « elle est la responsabilité collective de l’humanité ».
Le développement durable est selon le conférencier le futur des politiques publiques au Maroc. Vu par M. Larakli « il n’est pas logique de mettre en péril les besoins des générations futures en abusant dans l’exploitation énergies fossiles ». A titre d’exemple, 38% de la population asthmatique de Casablanca souffre du développement anarchique de la capitale économique du royaume ». Pour un développement harmonieux, il faut un « équilibre entre les données de développement existantes ». Il ajoute « on ne peut pas acheter la croissance, il faut la créer ».
Les deux conférenciers s’accordent à donner la primauté des données nationales sur les données collectées par les instances internationales car contrairement aux dernières, les premières prennent en compte la situation socioculturelle nationale.

Hors Texte :

Amélioration de la santé maternelle.

La mortalité maternelle est périnatale au Maroc a connu une forte baisse au cours de ces dernières années. Le taux de la mortalité maternelle à l’échelle nationale est de 228 pour 100000 naissances vivantes en 1997. Ce taux est inférieur à celui du milieu rural. Dans les zones rurales, le nombre d’accouchement surveillé est toujours faible. Ce qui fait que la lenteur qui réside dans le milieu rural, peut rendre difficile les objectifs du millénaire d’ici 2015. Beaucoup de difficultés sont rencontrées dans la réduction de la mortalité maternelle. Elle sont représentées comme suit :
- Faible qualité de prise en charge.
- Pratique traditionnelle et faible participation communautaire.
- Faible implication des Organisations Non Gouvernementales et du secteur privé dans l’offre de service de santé.
Dans une optique de réduire le taux de la mortalité maternelle d’ici 2015, l’effort du budget doit être augmenté vers les populations qui ont beaucoup besoins et on doit porter les actions dans le domaine de l’infrastructure, la dotation des médicaments essentiels qui procurent des soins de santé de la mère et le développement des moyens de transport, le renforcement du personnel en nombre et en qualité (chirurgien, sage femmes concernant les risques et les complications liées à la grossesse et à l’accouchement, et l’implication des partenaires potentiels non gouvernementaux (société civile, ONG). L’environnement de la santé maternelle devient plus favorable par la collaboration des organisations internationales pour améliorer la santé de la mère et réduire au mieux le taux de la mortalité périnatale.

Aucun commentaire: